Thread: Poezia
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Old 14 Mar 2021, 23:18   #562
victor_homescu
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victor_homescu
 
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"Le piéton de Paris", Léon-Paul Fargue, născut 1876 martie 4,** Ce lieu poétique où l’homme en marche s’efforce de définir le secret de ses jours** - decedat 1947 noiembrie 24, la 71 de ani, ("Poèmes", Gallimard ) :
** Un braț lung ștampilat cu aur alunecă din vârful copacilor
Începe să coboare și să claxoneze în ramuri.
Frunzele și florile se înghesuie împreună și se înțeleg.
Am văzut orveta alunecând în seara blândă.
Diane pe iaz se apleacă și își pune masca.
Un pantof din satin aleargă în poiană.
Ca o amintire a cerului care ajunge la orizont.
Barcile nopții sunt gata de plecare.
Alții vor veni și se vor așeza pe scaunul de fier.
Alții vor vedea acest lucru când nu voi mai fi.
Lumina îi va uita pe cei care l-au iubit atât de mult.
Niciun apel nu ne va reaprinde fețele.
Niciun suspin nu va face ca dragostea noastră să răsune.
Ferestrele noastre vor fi închise.
Câțiva străini vor merge pe strada gri.
Voci, alte voci vor cânta, alți ochi vor plânge. Într-o casă nouă..
Toate se vor fi terminat, toate vor fi iertate,
Mâhnirea va fi proaspătă și pădurea nouă,
Și poate într-o zi, pentru noii prieteni,
Dumnezeu va păstra această fericire pe care ne-o promisese.**
***
**Un long bras timbré d'or glisse du haut des arbres
Et commence ?* descendre et tinte dans les branches.
Les feuilles et les fleurs se pressent et s'entendent.
J'ai vu l'orvet glisser dans la douceur du soir.
Diane sur l'étang se penche et met son masque.
Un soulier de satin court dans la clairière
Comme un rappel de ciel qui rejoint l'horizon.
Les barques de la nuit sont prêtes ?* partir.

D'autres viendront s'asseoir sur la chaise de fer.
D'autres verront cela quand je ne serai plus.
La lumière oubliera ceux qui l'ont tant aimée.
Nul appel ne viendra rallumer nos visages.
Nul sanglot ne fera retentir notre amour.
Nos fenêtres seront éteintes.
Un couple d'étrangers longera la rue grise.
Les voix,
D'autres voix chanteront, d'autres yeux pleureront
Dans une maison neuve.
Tout sera consommé, tout sera pardonné,
La peine sera fraîche et la forêt nouvelle,
Et peut-être qu'un jour, pour de nouveaux amis,
Dieu tiendra ce bonheur qu'il nous avait promis.**
***
Léon-Paul Fargue :"Piéton de Paris"; Mon Quartier**Il y a des années que je rêve d’écrire un « Plan de Paris » pour personnes de tout repos, c’est-?*-dire pour des promeneurs qui ont du temps ?* perdre et qui aiment Paris. Et il y a des années que je me promets de commencer ce voyage par un examen de mon quartier ?* moi, de la gare du Nord et de la gare de l’Est ?* la Chapelle, et non pas seulement parce que nous ne nous quittons plus depuis quelque trente-cinq ans, mais parce qu’il a une physionomie particulière, et qu’il gagne ?* être connu....La pièce de résistance de ce quartier, tout fleuri de sé- maphores, et dont les beautés naturelles sont nombreuses, la place du Maroc, la rue de Kabylie, les Pompes Funèbres serrées entre la rue d’Aubervilliers et la rue Curial, les entrepôts, les cliniques pour locomotives, la pièce de résistance demeure le grand 106, qui rougit dans le dos de l’hôpital Lariboisière.
Cette maison est tellement ancienne, tellement évidente pour les voyageurs du métro comme pour ceux du taxi qu’on se demande si elle n’est pas la maison de famille de l’arrondissement…C’est d’elle que partent les légendes de la Chapelle.À la Chapelle, le dimanche est véritablement un dimanche, et la métamorphose du quartier est complète.**
***
**Pour moi, le dixième, et que de fois ne l’ai-je pas dit, est un quartier de poètes et de locomotives. Le douzième aussi a ses locomotives, mais il a moins de poètes. Mettons-nous d’accord sur ce mot. Point n’est besoin d’écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. Il y a d’abord ceux qui écrivent, et qui constituent une académie errante. Puis il y a ceux qui connaissent ces secrets grâce auxquels le mariage de la sensibilité et du quartier fabrique du bonheur. C’est pourquoi je pare du noble titre de poète des charrons, des marchands de vélos, des épiciers, des maraîchers, des fleuristes et des serruriers de la rue Château-Landon ou de la rue d’Aubervilliers, du quai de la Loire, de la rue du Terrage et de la rue des Vinaigriers. À les voir, ?* leur sourire en courant sur le trottoir gravé de fatigues, ?* demander des nouvelles de leurs filles, ?* voir leurs fils soldats, je me sens réjoui jusqu’aux écrous secrets de mon vieux cœur sans haine.**
***
(**Noaptea a venit în vârful picioarelor
Lămpile își încurcă stilourile
Străzile beau puțină cerneală albastră...**)
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